Mardi, je quitte Tabriz pour rejoindre la mer Caspienne. D'abord Miyaneh, où je pique-nique avec un français et un allemand qui voyagent à vélo. Puis j'attaque la montagne, pas facile en Iran. Entre les nids de poule, un petit passage à gué et une grosse coulée de boue, j'en ai un peu bavé. Puis la pluie est arrivée, je me suis arrêté à Khalkhal où un quincailler m'a trouvé une maison d'hôtes. Il n'y avait qu'un des garçons qui connaissait quelques mots d'anglais, donc on n'a pas trop discuté. J'ai partagé le repas de la famille, c'était une belle expérience. J'ai dormi dans ma petite maison, comme eux sur une natte à même le sol. Et j'ai super bien dormi!
Paysage de montagne
Ma maison d'hôte, comme chez eux, très peu de mobilier...
Mercredi, je suis redescendu de la montagne. Après avoir vu de superbes paysages, j'ai traversé une épaisse couche de nuages. Visibilité nulle... Ca s'est dégagé dans la forêt et j'ai fini par voir la côte. Je me suis arrêté sur une plage assez sale avant de continuer ma route. Le littoral est masqué par les habitations qui le bordent. Je passe de 10° dans les nuages à 24 sur la côte, c'est plus agréable. Je cherche un camping mais ils veulent à tout prix me fourguer des cabanes pas trop engageantes. Je me rabats encore sur un hôtel, avec vue mer.
Au dessus des nuages, avant de traverser la couche
La mer Caspienne
Vue depuis l'hôtel le matin
Jeudi, après un petit-déjeuner sommaire, je continue de longer la mer. Sur ma route, je vois un aérodrome, je m'arrête et rencontre 2 membres de l'aéroclub lical. Ils volent aussi en ULM! Avant de quitter la côte, une pause sur une plage mieux entretenue où des jeunes viennent louer des jet-skis. Puis je descends vers Téhéran à travers la montagne. Là encore, des beaux paysages, une température sympa, du soleil... En arrivant en ville, je trouve un hôtel tout miteux, mais pas de resto. La ville est moche et je n'y trouve rien d'intéressant. Je suis un peu déçu. Je mange des brochettes préparées dans la rue et décide de ne pas m'attarder.
Aéroclub iranien
Vendredi, je refais un tour dans la capitale, mais non, ça ne prend pas. En plus, tout est fermé, même le bazar. Le vendredi est leur jour de repos. J'apprendrai plus tard que le pays est aussi en deuil national. Je reprends la route dans le désert avec des pointes à 38° et un vent violent direction Semnan. En chemin, je visite un caravanserail. Super chouette, tout refait, avec un salon de thé et un restaurant, des chambres autour de la cour. Un type me fait la visite guidée, je ne suis pas sûr de tout comprendre, mais c'est quand même intéressant et la vie depuis les toits est superbe. A Semnan, je trouve un hôtel grâce à 2 types en scooter. Je mange dans un resto à côté où je rencontre 2 autres gars dont un parle anglais. Ils me proposent une visite guidée de la ville après manger. Sympa et super intéressant, entre l'ancienne porte de la ville, le bazar, centre historique et les différents lieux de vie et de prière qui y sont rattachés. Une mosquée vraiment magnifique avec les plafonds entièrement brillants et des lustres impressionnants. Ils ont préféré que je ne prenne pas de photos de l'intérieur.
Le caravanserail
Sa salle de restaurant
La vue sur le désert (cherchez pas, y'a rien à voir)
L'ancienne porte de Semnan
Le bazar
Un ancien lieu de prière contigu au bazar
Samedi, je roule jusqu'à Sharhud. Encore du désert, mais un peu moins chaud. C'est agréable de rouler entre la montagne et le désert. Il y a toujours du vent. Rien de spécial sur la route, je galère un peu pour trouver un hôtel et je finis la journée au calme. Parfois, ça fait du bien...
Dimanche, j'ai le droit au petit-déjeuner à l'hôtel. Puis je prends la route vers le nord, objectif Bojnurd. Cette fois, la route est belle, mais passé le col, je me retrouve comme la dernière fois dans les nuages. Derrière un camion, à 30km/h... Puis ça s'éclaircit, je passe de la montagne à la forêt, puis encore à un paysage plus aride. J'ai eu le droit à 2 contrôles de police sur la route. D'habitude, ils me laissent passer sans m'arrêter. En arrivant en ville, je me pose devant un magasin de ventilateurs et turbines en tous genres. Comme d'habitude, la moto est une attraction et une douzaine de personnes me posent des questions. Un des types parle pas mal anglais, on engage la conversation et il m'indique un hôtel. Puis il me demande si je veux passer la soirée avec eux, ce que j'accepte avec plaisir. Du coup, il me dit de le suivre avec sa voiture, il m'emmène chez le vendeur de ventilateurs et avec un troisième gars, on passe une soirée géniale à discuter, manger des brochettes excellentes, jouer de la guitare... jusque très tard dans la nuit. On dort sur des nattes dans le salon.
Lundi, réveil tardif, petit déjeuner, puis, comme je leur ai parlé de la vidange de la moto, ils passent quelques coups de fil et on se met en route. On passe d'abord acheter l'huile, puis on va au garage moto. Là, c'est le branle bas de combat, la place est nettoyée, je rentre ma moto, puis le mécano commence la vidange. Il inspecte la moto et je remarque qu'une grande vis n'est pas à sa place. Il démonte et cette vis est en fait cassée. Ils me proposent de réparer, ce qui sera fait 10 min et une soudure plus tard. Quand je veux le régler, le mécano refuse net. Je sens que je vais le vexer si j'insiste. Je serai bien resté avec mes nouveaux amis, mais cette fois, c'est eux qui ne peuvent pas. La mère de mon hôte rentre, ce qui n'était pas prévu. Du coup, je reprends la route. Je suis rattrapé par 2 frères allemands qui vont en Mongolie. On pique-nique ensemble et nos routes se séparent. Déjà que tout seul, je ne passe pas inaperçu (ici, pas de vraies motos, les plus grosses doivent faire 200 cm cube), alors 3 motos, ça a été un vrai spectacle dans le bourg. Je poursuis jusqu'à Gushan où je trouve grâce à un boucher ce qui semble être le seul hébergement de la ville, un truc pas super confort, mais qui fera l'affaire. Je me couche de bonne heure pour rattrapper un peu de someil.
Désolé, j'ai pas fait de photos avec mon appareil ces trois jours, et moins simple de récupérer celles de la caméra.
Mardi, je monte à Mashhad. Route pas trop intéressante, mais ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'il y a une grosse célébration et que tous les iraniens se sont donné rendez-vous ici. Je passe l'après-midi à trouver un logement bien trop cher par rapport à son niveau. Il fait très chaud. Plus de 40°. Puis je sors en ville et je suis le mouvement. Je me retrouve dans l'enceinte sacrée devant des centaines de milliers de fidèles venus prier par vagues dans une immense mosquée à ciel ouvert. Vraiment très impressionnant!
L'entrée de l'enceinte sacrée
Les pèlerins
Des tapis, la police islamique armée de plumeaux et les fidèles prêts pour la prière
Mercredi, je commence par faire un tour en ville, j'en profite pour chercher un nouvel hôtel. J'en trouve un intéressant, mais je pense pouvoir négocier mieux. Vers 16h, j'ai une chambre plus confortable et le wifi dans le hall. J'en profite pour mettre le blog à jour, puis je retourne visiter l'enceinte sacrée.
Grosse inquiétude, toujours pas de nouvelles de mon visa turkmène! Je prépare un plan B, avec pour commencer une extension de mon visa iranien demain...
Merci Nico, heureux de lire ce nouvel épisode.
RépondreSupprimerAmitié Hervé & Sophie
Merci à tous les 2! Je vous que j'ai des lecteurs fidèles !
SupprimerContent que tout se passe bien
RépondreSupprimerBonne continuation
Tout ou presque, je suis en train de changer mes plans faute de visa turkmène... Je vise l'Azerbaïdjan!
SupprimerSalut Nicolas,
RépondreSupprimerTu n'as pas été tenté par un petit vol en ULM ? Supers photos, on voyage avec toi, c'est sympa :)
Au fait, le plumeau bleu, il a quel usage exactement ?
Ils m'ont proposé un vol, mais je n'avais pas trop le temps, et il aurait fallu que je vérifie toute la machine avant!
SupprimerPour les plumeaux, il y a plusieurs couleurs et j'en ai même vu un multicolore. Ils servent à indiquer une tenue incorrecte, interdire un passage, montrer le chemin à prendre... et identifier en plus de leur tenue les membres de la police islamique.
Super récit de ton aventure on a l'impression d'y être
RépondreSupprimerMerci Greg, et encore, je m'efforce de sélectionner les photos, j'en ai déjà beaucoup, je vais mettre des années à trier toit ça!
SupprimerSalut Nicolas, ça doit être du boulot pour toi de tenir ton blog mais je peux te dire que ça vaut le coup car c'est vraiment intéressant à suivre.
RépondreSupprimerOn the road again :)
Fabien
Merci Fabien, effectivement, ça me prend un peu de temps, mais ça me permet aussi de revivre certains moments.
SupprimerFinalement, à ceux qui t'auraient pris pour un fou de faire ce périple, à la lecture de toutes les rencontres que tu fais, il y a plus fou que toi !!!
RépondreSupprimerAprès tous ces kilomètres avalés dans cette partie du monde, tu n'auras plus qu'à t'attaquer à la "route 66" aux States !!!
Bonne continuation ; au plaisir de lire tes récits...
C'est un peu fou quand même, je m'en rends compte au fur et à mesure que j'avance. Le plus dur reste à venir! Pour les States, ça ne me tente pas plus que ça, j'ai peur d'avoir trop de lignes droites. Déjà, ici, je suis servi!
SupprimerSalut Nico,
RépondreSupprimerC'est tout simplement génial ce que tu vis, tes rencontres, tes ressentis : quelle expérience ! Je comprends très bien que les quelques moments de calme soient les bienvenus, cela doit être éprouvant désormais. A la prochaine !
Merci Jean-Marc, oui, j'apprécie parfois un peu de calme. Ils veulent tous discuter avec moi! J'en ai encore eu aujourd'hui sur la 2x2 voies qui voulaient discuter à 80km/h...
SupprimerMerci de nous faire partager tout ça, ça devient de plus en plus intéressant. J'ai eu un peu peur quant à l'usage des plumeaux ..... !!!! J'aime bien les photos,j'ai l'impression de t'accompagner ... ce sera pour le prochain périple (mais je n'ai pas de moto). Bonne continuation.
RépondreSupprimerDany
Coucou Dany, je ne suis pas sûr de vouloir savoir ce que tu imaginais avec les plumeaux. Je te recommande l'Iran, c'est un pays fascinant
SupprimerSalut Nico
RépondreSupprimerDésolé pour le Turkmenistan...
J'ai regardé rapidement l'Azerbaïdjan et ca a l'air sympa également.
Bonne route et profite de tout
Sylvain
Tu n'y es pour rien et tu as déjà fait énormément pour ce visa. L'improvisation fait également partie du voyage!
Supprimercontent de te relire merci de prendre le temps de nous faire vivre cette fabuleuse aventure
RépondreSupprimerMerci Fabrice!
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