mardi 24 juillet 2018

Le Kirghizistan, entre lacs et montagnes

Samedi, je reprends la route en direction de Bishkek, la capitale. Je m'arrête d'abord à Ozgon où il y a un minaret ancien, puis je fais le crochet jusqu'à Arslanbob, qui selon mon guide vaut le détour. J'y passe la nuit dans une maison d'hôtes.
La route est belle

Le minaret ancien

Passage d'un col

Dimanche, petite excursion rapide à pied jusqu'à une cascade qui a l'air de plaire aux locaux vu le monde qui s'y bouscule. Puis je poursuis ma route, encore dans des paysages magnifiques jusqu'à Tortogul, au bord du lac éponyme. J'y verrai la finale en compagnie de 2 motards espagnol et italien. Je me sens un peu seul quand toute l'assemblée acclame les croates à leur premier but...
Vue depuis la maison d'hôtes 

La cascade


Arrivée sur le lac

Lundi, je passe un col pour arriver sur un plateau où les éleveurs vivent en yourte avec leurs troupeaux (vaches, chevaux, moutons...) à la belle saison. Il y fait frais, c'est super agréable. Puis je redescends sur la vallée de Bishkek dans une gorge impressionnante, et la température remonte. J'arrive dans les bouchons par 30°, et trouve une auberge pour passer la nuit.
Encore un col

Le plateau d'altitude parsemé de yourtes 

Petite pause sur la route de Bishkek 

Mardi, journée administrative, je vais à l'ambassade de Russie pour demander mon visa. Ce sera un visa de transit de 10 jours, à récupérer dans 8 jours. Je finis la journée en visitant la ville.



Bishkek

Mercredi, je retrouve de beaux paysages en quittant la vallée de Bishkek vers le sud. Je me suis fait arrêter par un flic qui, n'ayant rien à me reprocher, m'a simplement demandé de l'argent... ben voyons! Après le lac Orto-Tokoy, j'arrive à Kotchkor où je passe la nuit. Dans le resto, il y a 4 tables occupées et tout le monde parle français, ça fait vraiment bizarre! Kotchkor étant un passage obligé pour traverser le Kirghizistan, il y a plein de touristes partout...
Passage d'un col

Lac Orto-Tokoy

Un autre paysage

Kotchkor

Jeudi, je monte au lac Son-Koul. Les gens que j'ai rencontrés m'ont conseillé de prendre la deuxième route pour y monter, le paysage y serait plus joli. Par contre, j'aurais dû me méfier, ils n'étaient pas à moto. Quand on pense avoir fait le pire, on se rend parfois compte que ben en fait, non. Je me suis retrouvé dans une montée abrupte de 5 km comportant pas moins de 30 virages en épingle, le tout sur des gros graviers avec une ravine creusée par les ruissellements au milieu du chemin. Je ne comprends toujours pas comment j'ai réussi à atteindre le sommet sans faire tomber la moto ! Mais la vue était vraiment belle. J'ai tourné un peu autour du lac, puis j'ai établi mon campement à 3000m d'altitude près d'une colline sur laquelle des locaux m'ont offert l'apéro à la vodka...

Il faut prendre la bonne route!

Ca grimpe...

Petite pause au bord de l'eau

La "route" qui m'a donné si chaud!

Mon resto pour déjeuner en haut.

Le fameux lac

Coucher de soleil

Mon campement à 3000m

Vendredi, redescente, par un autre chemin, plus facile. 50km de piste en mauvais état quand même avant de retrouver le bitume. Les paysages sont toujours superbes, je prends des tas de photos. J'arrive dans l'après-midi à Naryn où je trouve une chambre dans une auberge chez l'habitant comme ça se fait beaucoup ici. Ils ont leur maison, et une autre avec plusieurs chambres et dortoirs pour les touristes. Au resto, je fais la connaissance de 3 suisses francophones qui m'invitent à leur table. Ils me parlent de Tash-Rabat, un caravanserail au sud sur la route de la Chine.
Il y a aussi des virages, mais moins serrés et moins nombreux

Sur la route

Derrière, il pleut, il était temps de descendre!

Samedi, leur caravanserail me titille, je pars vers le sud pour voir. La route est super belle, les paysages fabuleux, et même les 15km de pistes pour arriver sur le site sont très roulants. La température est idéale, bref, une journée de pur bonheur. J'arrive juste avant les 3 suisses qui ont embarqué une anglaise dans leur voiture. Ma moto vole la vedette au caravanserail, au moins une douzaine de personnes montent dessus pour la photo! Le site lui même est remarquable, mais pas vraiment passionnant, on en a vite fait le tour. Je rentre à Naryn où je retourne dans la même auberge. Vu qu'ils attendent un groupe en soirée, j'ai le droit à une chambre dans leur maison!
En route...

Ca se resserre!

Le caravanserail, porte d'échanges avec la Chine

Dimanche, route au nord-est, direction l'immense lac d'Issyk-Koul. Décidément, ce pays est magnifique, je repasse par des routes et des cols que j'ai déjà vus, mais je ne m'en lasse pas. L'arrivée sur le lac est comme d'habitude splendide. Je le longe sur quelques dizaines de km avant de trouver l'endroit idéal pour camper : une plage bordée d'un bois. Les locaux qui occupaient la zone partent après le coucher du soleil, je me retrouve avec la plage pour moi tout seul. Petite baignade quand même, elle est super bonne. A 1600m, je m'attendais à une eau plus fraîche.
Paysage typique...

Le lac Issyk-Koul

Les pieds dans l'eau!

Lundi, après un petit bain matinal, je continue de longer le lac, pousse vers l'est sur la route du Kazakhstan jusqu'à la fin du bitume puis trouve un resto et un hôtel à Karakol.
La route qui part vers le Kazakhstan, je passerai la frontière au nord de Bishkek 

Karakol

samedi 14 juillet 2018

Le Tadjikistan et le Pamir, le toit du monde

Mardi, je quitte Douchanbe par la route du sud. Je commence par aller voir le barrage de Nurak, le plus haut du monde (304m), un des responsables de l'assèchement de la Mer d'Aral. Je continue la route, la visibilité n'est pas terrible, mais les paysages sont très jolis. Je m'arrête à Kulob, 3e ville du pays où je rencontre un étudiant avec qui je passe la soirée.
Barrage de Nurak

Vue aval depuis le barrage 

Le lac crée par le barrage 

Un paysage en passant 

Mercredi, je commence par passer un col, puis c'est le premier contact visuel avec l'Afghanistan que je vais longer un moment. La route est super belle, les paysages aussi. Je m'arrête à Kalaichum où je trouve une maison d'hôtes le long de la rivière. Ils sont super mignons, ils ont protégé ma moto avec une bâche. Dans la nuit, gros orage avec coupure de courant.
Mon premier village afghan

Vue sur l'Afghanistan 

La vallée qui sépare les deux pays

Encore une vue afghane 

Vue depuis ma fenêtre 

Jeudi, je continue de longer la frontière afghane, toujours des paysages magnifiques. Par contre, la route est archi défoncée. C'est dur, cassant, éprouvant pour la moto et le pilote. Je commence à rencontrer du monde, cyclistes et motards, allemands, français, espagnols, israéliens... En cherchant un endroit où dormir, je tombe sur mes copains allemands en Lada. Ils préfèrent camper, mais on ne trouve aucun endroit adéquat. On déniche une maison d'hôtes toute neuve pour un prix dérisoire, avec une vue magnifique sur l'Afghanistan.

Toujours la rivière qui marque la frontière 

Au gîte, avec la voiture de mes copains allemands 


Vendredi, 50 km de route pourrie jusqu'à Khorog. En plus, je ne suis pas en forme, je trouve une auberge de jeunesse et tombe comme une masse. Je reste une journée de plus sur place pour reprendre des forces.

Dimanche, je rentre dans le vif du sujet, je choisis la route directe, moins difficile que la route sud. Ca roule bien, les enfants me saluent dans les villages, je monte tranquillement jusqu'à 3500m à Jelondy, dernier village avant le premier col à plus de 4000m. Juste avant d'arriver, je rencontre un cycliste suédois de 65ans. On partagera la même chambre dans l'établissement où on profite des sources d'eau chaude avant le diner.

De la montagne...

Il faut leur faire confiance!

Lundi, je commence par un col à 4272m. Ca passe bien, mais la route se transforme en piste en haut. J'arrive sur un immense plateau d'altitude. Nouveaux paysages. Un peu plus tard, une vue magnifique sur les deux lacs salés de Sasykkul. Je tente une piste vers le nord qui s'avère impraticable. Je rejoins la route principale en hors piste, plus confortable... Je rencontre un couple de hollandais à moto que je vais suivre pendant un moment. Je passe ma première nuit en yourte à Alichur, tenue par une famille charmante.

Je prends de la hauteur! 


Le plateau à 3800m


Ma yourte

Mardi, je continue jusqu'à Murghab, encore des vélos, d'abord mon suédois, que je suis agréablement surpris de voir si avancé, puis un japonais et un anglais. Je trouve une maison d'hôtes où je rencontre un irlandais et une française à vélo, et un couple de français et un belge qui ont loué une vieille Lada pour faire le Pamir. On passe une super soirée, on trouve un plan pour voir le match, accompagné de vodka et de bière...


Les paysages se succèdent 

Mercredi, je passe le col le plus haut, 4655m. Comme d'habitude, la route en haut est très dégradée, mais aussi sur 20km après le col. Quand le bitume revient, il fait parfois des grosses vagues de plus d'un mètre de haut! Il y a encore pas mal de cyclistes européens sur la route. Puis j'arrive en vue du lac de Karakol, une scène de carte postale: le lac vert et bleu, les montagnes blanches. Je m'arrête passer ma dernière nuit tadjike dans une maison d'hôtes à Karakol près du lac.
Au pied du col

En haut...

Vue depuis le sommet 

Arrivée au lac de Karakol 

Jeudi, passage au Kirghizistan. D'abord longer le lac, puis monter jusqu'au poste frontière tadjike en haut du col à 4280m, avec une première traversée de rivière. Passage rapide, 10 min environ pour vérifier et tamponner mon passeport. Puis une vingtaine de km de no man's land que visiblement personne ne souhaite entretenir. Un chemin de terre en pente raide au début, puis toujours en descente dans une gorge le long d'une rivière. Ce que je craignais le plus arrive au mauvais moment : il se met à pleuvoir. Ca ne glisse pas encore trop, mais il ne faut pas traîner dans le secteur. Après la traversée d'une deuxième rivière, je dépanne un cycliste anglais d'une bouteille d'eau, et la pluie redouble d'intensité. Le chemin est devenu une marre de boue, je traverse une dernière rivière et arrive enfin au poste frontière kirghize sous le soleil. 20-25 min pour faire les papiers, et je repars pour me prendre un orage sur le nez. A Sary Tash, premier village, je change de l'argent et décide de pousser jusqu'à la prochaine grande ville : Och. Après le pire, le meilleur: la descente du plateau offre des paysages tous plus merveilleux les uns que les autres jusqu'à Och. J'y trouve un hôtel avec douche et wifi. Retour à la civilisation ! J'y reste une journée pour me remettre de cette semaine riche en émotions.
Passage de rivière dans le no man's land 



Premier contact avec le Kirghizistan