samedi 14 juillet 2018

Le Tadjikistan et le Pamir, le toit du monde

Mardi, je quitte Douchanbe par la route du sud. Je commence par aller voir le barrage de Nurak, le plus haut du monde (304m), un des responsables de l'assèchement de la Mer d'Aral. Je continue la route, la visibilité n'est pas terrible, mais les paysages sont très jolis. Je m'arrête à Kulob, 3e ville du pays où je rencontre un étudiant avec qui je passe la soirée.
Barrage de Nurak

Vue aval depuis le barrage 

Le lac crée par le barrage 

Un paysage en passant 

Mercredi, je commence par passer un col, puis c'est le premier contact visuel avec l'Afghanistan que je vais longer un moment. La route est super belle, les paysages aussi. Je m'arrête à Kalaichum où je trouve une maison d'hôtes le long de la rivière. Ils sont super mignons, ils ont protégé ma moto avec une bâche. Dans la nuit, gros orage avec coupure de courant.
Mon premier village afghan

Vue sur l'Afghanistan 

La vallée qui sépare les deux pays

Encore une vue afghane 

Vue depuis ma fenêtre 

Jeudi, je continue de longer la frontière afghane, toujours des paysages magnifiques. Par contre, la route est archi défoncée. C'est dur, cassant, éprouvant pour la moto et le pilote. Je commence à rencontrer du monde, cyclistes et motards, allemands, français, espagnols, israéliens... En cherchant un endroit où dormir, je tombe sur mes copains allemands en Lada. Ils préfèrent camper, mais on ne trouve aucun endroit adéquat. On déniche une maison d'hôtes toute neuve pour un prix dérisoire, avec une vue magnifique sur l'Afghanistan.

Toujours la rivière qui marque la frontière 

Au gîte, avec la voiture de mes copains allemands 


Vendredi, 50 km de route pourrie jusqu'à Khorog. En plus, je ne suis pas en forme, je trouve une auberge de jeunesse et tombe comme une masse. Je reste une journée de plus sur place pour reprendre des forces.

Dimanche, je rentre dans le vif du sujet, je choisis la route directe, moins difficile que la route sud. Ca roule bien, les enfants me saluent dans les villages, je monte tranquillement jusqu'à 3500m à Jelondy, dernier village avant le premier col à plus de 4000m. Juste avant d'arriver, je rencontre un cycliste suédois de 65ans. On partagera la même chambre dans l'établissement où on profite des sources d'eau chaude avant le diner.

De la montagne...

Il faut leur faire confiance!

Lundi, je commence par un col à 4272m. Ca passe bien, mais la route se transforme en piste en haut. J'arrive sur un immense plateau d'altitude. Nouveaux paysages. Un peu plus tard, une vue magnifique sur les deux lacs salés de Sasykkul. Je tente une piste vers le nord qui s'avère impraticable. Je rejoins la route principale en hors piste, plus confortable... Je rencontre un couple de hollandais à moto que je vais suivre pendant un moment. Je passe ma première nuit en yourte à Alichur, tenue par une famille charmante.

Je prends de la hauteur! 


Le plateau à 3800m


Ma yourte

Mardi, je continue jusqu'à Murghab, encore des vélos, d'abord mon suédois, que je suis agréablement surpris de voir si avancé, puis un japonais et un anglais. Je trouve une maison d'hôtes où je rencontre un irlandais et une française à vélo, et un couple de français et un belge qui ont loué une vieille Lada pour faire le Pamir. On passe une super soirée, on trouve un plan pour voir le match, accompagné de vodka et de bière...


Les paysages se succèdent 

Mercredi, je passe le col le plus haut, 4655m. Comme d'habitude, la route en haut est très dégradée, mais aussi sur 20km après le col. Quand le bitume revient, il fait parfois des grosses vagues de plus d'un mètre de haut! Il y a encore pas mal de cyclistes européens sur la route. Puis j'arrive en vue du lac de Karakol, une scène de carte postale: le lac vert et bleu, les montagnes blanches. Je m'arrête passer ma dernière nuit tadjike dans une maison d'hôtes à Karakol près du lac.
Au pied du col

En haut...

Vue depuis le sommet 

Arrivée au lac de Karakol 

Jeudi, passage au Kirghizistan. D'abord longer le lac, puis monter jusqu'au poste frontière tadjike en haut du col à 4280m, avec une première traversée de rivière. Passage rapide, 10 min environ pour vérifier et tamponner mon passeport. Puis une vingtaine de km de no man's land que visiblement personne ne souhaite entretenir. Un chemin de terre en pente raide au début, puis toujours en descente dans une gorge le long d'une rivière. Ce que je craignais le plus arrive au mauvais moment : il se met à pleuvoir. Ca ne glisse pas encore trop, mais il ne faut pas traîner dans le secteur. Après la traversée d'une deuxième rivière, je dépanne un cycliste anglais d'une bouteille d'eau, et la pluie redouble d'intensité. Le chemin est devenu une marre de boue, je traverse une dernière rivière et arrive enfin au poste frontière kirghize sous le soleil. 20-25 min pour faire les papiers, et je repars pour me prendre un orage sur le nez. A Sary Tash, premier village, je change de l'argent et décide de pousser jusqu'à la prochaine grande ville : Och. Après le pire, le meilleur: la descente du plateau offre des paysages tous plus merveilleux les uns que les autres jusqu'à Och. J'y trouve un hôtel avec douche et wifi. Retour à la civilisation ! J'y reste une journée pour me remettre de cette semaine riche en émotions.
Passage de rivière dans le no man's land 



Premier contact avec le Kirghizistan 


23 commentaires:

  1. Salut Nico heureux d avoir de tes news oui l Afghanistan doit etre magnifique.merci as toi
    Phil

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    1. Peut-être un prochain voyage, quand ce sera plus calme!

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  2. Coucou Nicolas
    Très heureuse d'avoir de tes nouvelles.
    Quel voyage ! (Toujours aussi passionnant)
    Bonne continuation
    Josette

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    1. Coucou Josette, merci, je vois que j'ai une lectrice assidue !

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  3. bonjour Nico
    toujours aussi passionnant de te lire aux travers de ton pèlerinage
    je ne m en lasse pas
    a bientôt

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    1. Pélerinage, je ne sais pas si c'est le bon mot, je suis quand même en territoire musulman... Merci Fabrice, à bientôt

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  4. Super Nico ... tu nous fais voyager avec l'esprit barroudeur motard ... j'adore
    Philippe

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    1. Merci Phiphy! J'espère qu'on arrivera à faire quelques balades ensemble...

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  5. Bravo pour ton endurance, pas loin d'être en milieu hostile parfois ! Que d'images dans la tête et d'anecdotes géniales. A+ Nico

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    1. Milieu hostile, peut-être pas encore, mais j'ai eu ma dose de routes difficiles, le plus dur est passé normalement, j'ai récupéré du beau bitume!

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  6. Merci Nico pour ce récit et ces photos magnifique, tu as raison profites de cette journée de calme pour recharger les batterie

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    1. Coucou Greg, oui, la fatigue commence à s'accumuler, j'essaie d'être raisonnable...

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  7. Mais qu'est ce que la Bretagne va te paraître plate après tout cela !!!
    Bonne continuation ; hâte de voir la suite.

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    1. Mais non, la Bretagne reste magnifique avec ses collines et sa côte!

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  8. Merci pour ce partage, superbes photos à voir en grand. Bonne continuation

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    1. Merci François, j'espère que ça se passe bien pour toi. On se revoit en septembre du coup?

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    2. Bonjour Nicolas.
      Ben non, j'ai eu le plaisir de voir ma candidature au départ acceptée et donc je suis parti, officiellement le 1er juillet, pratiquement le 25 mai. Mais bon, on se croisera encore...
      Encore bravo pour tes photos

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    3. Ah, c'est une bonne nouvelke pour toi! Pour les photos, je ne suis pas un pro, mais un bravo d'un passionné comme toi, ça fait plaisir !

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  9. Bonjour Nicolas super reportage et superbe voyage .Je m’aperçois que tu croise pas mal d’Européens comme quoi les gens bouge quand même .La meule tien le coup visiblement aucun souci au niveau des carburants
    Bonne continuation Patrice

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    1. Salut Patrice, oui, il y a pas mal de touristes sur les axes principaux, j'en ai encore rencontré un paquet hier soir. La moto va très bien malgré ses 95000km et le traitement qu'elle a subi jusqu'ici! Elle a eu le droit à une vidange avant hier...

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    2. Ceci dit, c'est pas encore la côte d'Azur, on peut circuler!

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  10. Salut Nico
    C'est vraiment superbe le Tadjikistan avec ces parcours offroad tu dois en prendre ton pied, vu l'altitude tu ne dois pas souffrir de la chaleur.
    Bon trip
    Greg

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    1. Merci Greg, pour le offroad, les pistes sont tellement dégradées que ce n'est pas très plaisant en fait. Tout l'attention est portée sur l'état de la route plutôt que sur le paysage. Ça use la moto et le pilote, donc maintenant, j'essaie d'éviter, j'ai eu ma dose. Pour la température, c'est vrai que là haut, c'était frais et super agréable, mais je suis revenu dans la chaleur (30-35° aujourd'hui), et j'en ai pour 2 bonnes semaines encore!

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